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Vous avez dit TAFTA ? Et si on parlait du NAFTA …

Le NAFTA (North America Free Trade Agreement), en français ALENA (Accord de Libre Echange du Nord de l'Amérique) est le modèle qui sert de base aux négociations sur le TPP (TransPacific Partnership) et sur le TAFTA, que les Etats-Unis ont entamé, d'une part, avec des pays d'Asie et d'Amérique Latine, et, d'autre part avec l'Union Européenne (TAFTA).

L'association de consommateurs US Public Citizen - 300 000 adhérents - a publié en Février 2014 un bilan détaillé des 20 ans du NAFTA. Ce bilan – éloquent – en dit plus, par son vécu, qu'une longue analyse. Voici, ci-dessous, la conclusion de ce rapport.

L'héritage de 20 ans de NAFTA et le sort du TPP

 

par Public Citizen - Février 2014  (conclusion)

 

Après deux décennies de NAFTA, la preuve est claire : l'accord tant vanté a échoué [à accomplir] ses promesses de création d'emplois et de meilleurs niveaux de vie, contribuant au contraire à des pertes d'emplois en masse, à faire monter en flèche les inégalités de revenus, l'instabilité agricole, les attaques des compagnies contre les protections nationales de la santé et de l'environnement, et l'exode de masse et la volatilité au Mexique.

 

Maintenant, l'administration Obama espère conclure et imposer au Congrès le TPP, une extension du modèle du NAFTA à des pays d'Asie et d'Amérique Latine.

 

Incroyablement, Obama avait promis de réviser (fixer) le NAFTA quand il était candidat en 2008. Sans qu'aucune révision n'ait été faite à ce jour, le TPP représente un étonnant basculement qui menace de reproduire les mêmes dégâts du NAFTA qu'Obama critiquait lors de sa campagne électorale.

 

Mais l'administration et les partisans patronaux du TPP auront des difficultés à faire passer l'accord controversé au Congrès. Vingt ans de dégâts du NAFTA ont contribué à un grand mouvement d'opposition au TPP dans le public et parmi les politiciens.

 

 

En Novembre 2013, un groupe bipartisan de 178 membres de la Chambre des Représentants US ont affirmé d'emblée leur opposition à toute tentative de court-circuiter le Congrès via le Fast Track*, tandis que d'autres membres ont exprimé des considérations similaires à propos du TPP et de la procédure du Fast Track.

 

Le rejet par le Congrès du TPP tend à s'intensifier au fur et à mesure que le 20ième anniversaire du NAFTA rappelle les dégâts que de tels pactes ont provoqué par le passé. Ce furent les premiers résultats du NAFTA qui ont coulé les tentatives antérieures d'extension du NAFTA, comme l'Aire de Libre Commerce des Amériques (ALCA) et l'APEC (Asia-Pacific Economic Coopération).

 

L'héritage de deux décennies du NAFTA faites de troubles et d'épreuves pour des millions de gens en Amérique du Nord pourrait de même hâter la ruine de la tentative d'étendre le modèle du NAFTA via le Fast Track et le TPP [ et le TAFTA NdT]. S'il en était ainsi, cela constituerait le seul bénéfice d'un accord par ailleurs dommageable.

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*Pouvoirs spéciaux demandés par le Président pour négocier l'accord sans l'avis du Congrès

 

Pour lire de larges extraits (en français) de ce rapport cliquer 

Pour lire la version intégrale (en anglais) de ce rapport cliquer

un article du Journal mexicain La Jornada du 7 Mai:

Une biologiste  mexicaine, Elena Alvarez Buylla, invitée à Berlin à un symposium sur les effets du NAFTA, dénonce :

 

Le Traité de Libre Commerce (NAFTA), dévastateur pour l'agriculture,  alerte la chercheuse en Allemagne

La biologiste Elena Alvarez Buylla, chercheuse de l'Institut d'Ecologie de l'UNAM (Université Nationale Autonome de Mexico), a été invitée par l'organisation TEST Biotech à présenter, devant des parlementaires allemands et diverses organisations civiles, les conséquences pour le Mexique du Traité de Libre Commerce avec les Etats Unis et le Canada (NAFTA), qui a fêté ses 20 ans, le premier Janvier dernier. L'expérience du Mexique a été prise comme exemple de ce qu'il pourrait se passer en Europe si l'Union Européenne signait, avec les Etats Unis, un Traité de Libre Commerce Transatlantique (TTIP) qui se négocie à huis clos depuis l'année dernière.

Devant la porte de Brandebourg et à côté de l'ambassade des Etats-Unis, une soixantaine d'organisations écologistes, paysannes et des droits civils ont exhorté la société civile à ne pas se laisser tromper par les promesses des politiciens européens quand ils assurent qu'un tel accord donnera une impulsion économique et que la réduction des tarifs douaniers créera plus d'emplois.

Ils ont également appelé la population à voter aux élections du Parlement Européen le 25 Mai prochain pour les partis qui mettent en garde contre les conséquences qui découleraient de l'entrée en vigueur du TTIP : il ouvrira les portes aux produits étatsuniens génétiquement modifiés, il détruira la culture industrielle du continent et réduira drastiquement la protection des salariés, de l'environnement et du consommateur.

Alvarez Buylla a souligné qu'à partir de 2008 a été « libérée » la possibilité d'inclure dans le NAFTA les aliments de base, y compris le maïs et les haricots, ce qui a provoqué un exode massif de paysans et de petits producteurs qui abandonnèrent les terres qu'ils cultivaient. Le Mexique, d'autosuffisant et d'exportateur dans la production de maïs, la céréale la plus produite à l'échelle mondiale, devint importateur. Cette année, le pays a importé 7 millions de tonnes de maïs de faible qualité des Etats-Unis.

« Le prix du maïs a diminué de 59% et est ridiculement bas, ce qui s'est traduit par du dumping, une grande quantité de maïs de basse qualité et à très bas prix substituant le maïs mexicain de haute qualité produit par les petits producteurs. Non seulement, le maïs hybride importé a inondé les marchés industriels, mais il a pénétré y compris les foyers des mexicains qui étaient habitués à consommer le maïs d'origine, le maïs créole, qui contient de grandes quantités de nutriments, de fibre et de protéines. Elles sont anticancérigènes parce qu'elles ont une haute teneur en antioxydants » signala-t-elle.

La chercheuse a déploré que les arguments scientifiques aient peu d'influence sur les politiques du gouvernement mexicain. «La capacité de lobbying, à l'aide de grandes sommes d'argent, derrière lesquelles on trouve les intérêts économiques de grandes entreprises transnationales, a un impact très préoccupant sur les décisions du gouvernement mexicain », a-t-elle dit.  

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