DETTE
L'AMERIQUE LATINE ET LA GRECE
Les présidents de la région saluent le rejet par le peuple grec des politiques d'ajustement
Nicolas, Evo, Cristina, Raul - Photo agence Nodal
Cristina après le référendum grec: "Totale victoire de la démocratie et de la dignité"
Les leçons de la Grèce
pour l'intégration latinoaméricaine
Julio C Gambina
19/07/2015
Il s'avère intéressant d'analyser ce qui vient de se passer ces jours-ci en Grèce pour examiner de manière critique les processus d'intégration régionale qui engendrent des attentes dans diverses enceintes, y compris maintenant, dans le cadre du 48ième sommet présidentiel du Mercosur qui a lieu au Brésil.
En Grèce il apparaît clairement qu'il n'y a pas de possibilité de solution populaire dans le cadre de l'intégration dominée par les transnationales, les principaux Etats du capitalisme européen et les organismes internationaux. L'objectif de cette intégration est la libéralisation. Une partie de la gauche européenne imagine une Europe des peuples. C'est la seule raison qui explique l'abscence d'un plan B dans les négociations menées par Tsipras et culminant en capitulation. Une autre partie de la gauche parie sur des processus hors de l'Union Européenne et ceci explique la non participation du PC de Grèce (KKE) au gouvernement de Syriza, qui dût s'appuyer sur ANEL.
A présent s'ouvre un débat dans la gauche européenne, entre ceux qui imaginent des changements possibles dans l'armature actuelle et ceux qui n'attendent plus rien, mis au défi de penser en termes d'une intégration alternative.
L'intégration est une vieille revendication dans Notre Amérique, et il existe un débat méconnu entre l'intégration subordonnée et alternative. Le débat devint explicite lors du Non à l'ALCA entre 1998 et 2005, moment de constitution d'un ample mouvement politique et social rejetant le processuis d'intégration dépendant et appelant à des processus d'intégration alternative. Le retrait de l'ALCA des négociations interaméricaines depuis le Somment de Mar del Plata en Novembre 2005, a rendu opaque la discussion sur la perspective de l'intégration.
Il faut rouvrir le débat à partir des leçons grecques et des limites d'une intégration subordonnée au programme du grand capital et analyser d'un œil critique l'expérience régionale, avec des avancées dans les discours politiques et une rhétorique critique à l'hégémonie des années 80 et 90, mais avec de rares réalisations en matière économique, en particulier dans la production et y compris avec des restrictions à la croissance du commerce intrazone. ....
L'économiste Steve Keen:
"Il faut annuler la dette de la Grèce"
Steve Keen est un des très rares « grands » économistes à avoir prédit, en temps et heure, l'éclatement de la crise des subprimes aux Etats-Unis, qui a donné naissance à la crise actuelle. Ils sont à peine une douzaine à l'avoir fait et, parmi eux … aucun économiste du courant dominant, néo-classique, qui, eux, n'ont rien vu venir. Dans son ouvrage « Debunking Economics », enfin traduit (Octobre 2014) en français sous le titre « L'imposture économique », il explique pourquoi : la théorie dominante de l'économie, la théorie néo-classique, est bâtie sur des concepts – comme la « loi de l'offre et la demande », par exemple – sans lien avec la réalité et dont Steve Keen démontre de manière implacable … l'absurdité. C'est pourtant cette théorie qui inspire la plupart des politiques actuellement menées dans le monde occidental ...
De passage à Paris en Juin 2015, il a répondu aux questions de Jean Leymarie sur France-Info à propos de la crise grecque. (bouton ci-dessus)