La réalité de la situation au Venezuela
Sur cette page, quatre articles récents qui nous présentent une vision du Venezuela bien différente de celle que voudraient accréditer la plupart des grands medias. Colonne de gauche, un article signé du directeur d'Ultimas Noticias, un journal de centre droit pourtant très critique vis-à-vis du pouvoir actuel. Ce qui ne l'empêche pas d'expliquer à un journaliste européen que la situation dans 95% du Venezuela n'a rien à voir avec la vision qu'on en donne dans nos médias. (rassurant: il existe encore de vrais journalistes dans ce pays). Le titre de l'article est déjà éclairant:
"Les barrios ne descendent pas"
Ci-dessous, un tour d'horizon très complet de la situation récente du Venezuela et de ses enjeux, par l'un des analystes les plus pertinents de la réalité vénézuélienne. Un point de vue "chaviste", mais non dénué de critiques parfois acerbes de la politique gouvernementale
Le dialogue et la violence dans leurs labyrinthes respectifs
Aram Aharonian
journaliste et enseignant, uruguayo-vénézuélien, directeur de la revue Question, fondateur de Telesur, directeur de l'Observatoire Latinoaméricain de la Culture et de la Démocratie
La poursuite du dialogue entre le gouvernement et l'opposition politique n'a pas entraîné l'arrêt automatique de la violence qui, bien que réduite à de petits ghettos dans des quartiers de classe moyenne et haute et à des assassinats sélectifs de dirigeants chavistes, faits amplifiés par la presse commerciale regroupée en cartel qui servent de prétexte pour une éventuelle intervention étrangère.
Tandis que les entrepreneurs continuent à récolter des prébendes autour des tables de dialogue économique (en particulier en ce qui concerne l'accès et le maniement des devises) et que le gouvernement décrète – comme tous les 1er Mai – une augmentation du salaire minimum, les cellules paraco-terroristes continuent d'assassiner sélectivement des dirigeants chavistes, urbains et paysans. Le dernier cas, [est] celui du président du Conseil Municipal de la capitale, Eliezer Otaiza.
Les Etats-Unis ruminent encore leur échec politique et ne manquent aucune opportunité de frapper le gouvernement bolivarien. En plein milieu d'une crise économique persistante, d'échecs diplomatiques et militaires et des sempiternelles situations qu'ils incitent, financent et provoquent mais qu'en définitive il ne contrôlent pas (l'Ukraine, par exemple), ils ne peuvent se donner le luxe de s'éloigner d'une région qu'ils continuent à considérer comme leur arrière-cour.
Après les "guarimbas" de 2014, la tentative de coup d'Etat de 2015
par Ignacio Ramonet
5 mars 2015
palais de Miraflores
Sympathique spécimen de la faune amazonienne, le toucan est un oiseau bien connu pour son bec spectaculaire aux couleurs chatoyantes. C’est aussi le nom d’un agressif « oiseau d’acier » fabriqué par l’entreprise brésilienne Embraer, dont la dénomination militaire est EMB 312, et dont les deux modèles les plus vendus sont le T-27, version d’entrainement, et le AT-27, armé pour des attaques à terre. Et c’est précisément un de ces Tucanos militaires, armé pour l’attaque, qui devait bombarder le palais présidentiel de Miraflores, à Caracas, le 12 février dernier. Et tuer le président Nicolas Maduro. L’aéronef avait également pour mission d’attaquer le ministère de la Défense et de détruire, parmi d’autres cibles, le siège de la chaîne de télévision internationale TeleSur, en semant le chaos et la confusion.